Traiter au cuivre et à la bouillie bordelaise au jardin bio.

La bouillie bordelaise est autorisée en agriculture biologique mais elle doit être utilisée avec précaution pour éviter son accumulation dans le sol.

Essentiellement utilisé par les jardiniers amateurs sous forme de bouillie bordelaise, le cuivre suscite une certaine défiance chez les éco jardiniers. Il est vrai que c'est un puissant bactéricide dont l'accumulation dans le sol, résultant de traitements excessifs, peut affecter certains micro-organismes bénéfiques. Voici quelques recettes pour diminuer sensiblement ces traitements...

L'essentiel à retenir:

La toxicité du sulfate de cuivre pour les bactéries présentes dans le sol tient à une concentration trop souvent excessive. Par ailleurs, il est difficile pour les jardiniers d'imaginer se passer complètement de la bouillie bordelaise tant les attaques de mildiou peuvent être dévastatrices.

La solution, comme souvent, passe par une meilleure connaissance de cette maladie, mais des solutions alternatives existent aujourd'hui. Le purin d'ortie est par exemple homologué contre le mildiou et certains autres purins ou mélanges de purins sont très efficaces et en passe d'homologation. 

Traces de mildiou sur une feuille de vigne  

Début d'attaque de mildiou sur les 2 faces d'une feuille de vigne. Le mildiou se caractérise par des tâches huileuses comme si les feuilles devenaient transparentes, et une moisissure blanche en dessous.


Pour combattre cette maladie, il est important de connaître son mode d'action: Elle ne se déclare qu'à des températures comprises entre 10° et 25° et a besoin d'un feuillage restant humide de 2 à 7 h pour se développer. La maladie est inactivée par les périodes caniculaires (températures supérieures à 30 ° et sécheresse).
Dès lors, tout traitement en dehors de ces conditions de risque est inutile, par exemple par temps très froid, ou au contraire pendant les périodes estivales, ou encore en l'absence d'humidité résiduelle sur les feuilles !

Pour faire le tri entre bonnes et mauvaises pratiques, nous vous livrons quelques "bonnes recettes", a suivre…  !

  • Pratiquez impérativement la rotation des cultures car le mildiou issu d'une culture précédente hiverne dans le sol, prêt à envahir les légumes suivants.  Après les tomates et pommes de terre, plantez fèves, haricots, petits pois, légumes moins sensibles au mildiou.

  • Ne mouillez jamais le feuillage des légumes sensibles quand vous les arrosez pour ne pas favoriser l'éclosion et la propagation du mildiou et d'autres maladies.

  • Evitez de pailler au pied des tomates pour ne pas créer une zone constamment humide favorable au développement des maladies à proximité immédiate des plantes. Prenez également soin d'enlever les feuilles des tomates en contact avec le sol.

  • Espacez les plantes pour les aérer et favoriser l'asséchement des feuilles, car, pour rappel le mildiou doit rester immergé de 2 à 7 h pour éclore et se propager.

  • Diminuer les doses prescrites des traitements à base de bouillie bordelaise est une vraie mauvaise idée. En effet, le cuivre est efficace à la dose prescrite par le fabricant, sinon, il ne sert à rien si ce n'est à s'accumuler dans le sol inutilement.

  • Les tunnels et autres protections (à condition d'être aérés) sont d'excellents moyens de prévention car ils protègent le feuillage contre les pluies chaudes de printemps et d'été extrêmement favorables au développement du mildiou.

  • Oubliez le fil de cuivre transperçant la tige des tomates. D'une part cette technique ne fonctionne pas car la tomate nécrose ses tissus autour de la blessure pour se protéger. D'autre part, si cela fonctionnait, le sulfate de cuivre circulant dans la sève se concentrerait dans les fruits, puis dans nos assiettes…


 Rédigé par Azedine ZEROUROU